Comment rédiger un « bon » article de blog ?

Comment rédiger un « bon » article de blog ?

Cela fait plusieurs fois que je vois passer cette question sur Quora, sur LinkedIn ou au cours d’interviews et cet article commençait à me démanger.

Si on parle d’écrire un bon article de blog dans le sens de “Contenu en tant que moyen, pour atteindre un objectif” (et non pas juste écrire pour le plaisir), alors, pour moi, il n’y a qu’une seule règle :

“Avant d’écrire le premier mot, vous devez être 100% clair sur ce que VOUS attendez de cet article et sur ce que VOTRE CIBLE attend de cet article”.

A côté de ça, tout le reste est secondaire.

  • Votre plume et votre style
  • L’expérience que vous avez en tant que rédacteur
  • La qualité de la mise en page
  • Les images voire les vidéos que vous allez mettre dedans
  • Le soin avec lequel vous allez rechercher les informations
  • La longueur du texte
  • Le titre accrocheur et captivant
  • Le temps que vous allez passez sur cet article
  • Vos compétences pour assurer sa distribution (SEO, Social Media, etc.)
  • Ce avec quoi vous allez l’enrichir (listes, citations, avis d’experts, chiffres, etc.)
  • Etc.

Tout ça, ce sont des tactiques. Des moyens. Des principes.

Pas des fins en soi.

Ces tactiques seront peut-être importantes pour votre article… ou peut-être pas.

La seule et unique clé constante, qui ne change jamais d’un article à l’autre, si vous voulez vraiment faire un “bon” article… c’est de commencer par comprendre exactement deux choses.

  1. Ce que vous, personnellement, vous attendez de cet article
  2. Ce que votre cible attend de cet article

1/ Ce que vous, personnellement, vous attendez de cet article

(= Pourquoi est-ce que vous vous donnez la peine de l’écrire ?)

Quel résultat concret vous voulez atteindre ? Vous voulez juste être lu ? Partager votre avis ? Convaincre des gens ? Montrer votre expertise ? Séduire de futurs clients potentiels ? Faire découvrir vos produits et vos services ? Générer des leads ? Être rémunéré en fonction du nombre de lecteurs ?

La réponse à cette question vous parait peut-être évidente. Vous êtes grand, vous savez ce que vous voulez.

Mais, faites-moi plaisir, écrivez-le quand même. Avant de commencer un article, quand votre document est encore vierge, commencez par écrire en 2 lignes max ce que vous attendez concrètement de cet article-là.

Formalisez-le précisément.

Si vous êtes comme la plupart des gens que j’ai pu coacher jusqu’ici, vous allez être surpris. Et vous rendre compte que vos objectifs ne sont pas si clairs que ça.

Mais une fois que vous les aurez formulés, il va se passer un truc magique : vous allez limiter énormément vos possibilités et ce que vous pourriez faire de cet article.

Et c’est une bonne chose.

Au lieu de vous disperser, d’hésiter, de vous tromper, de revenir en arrière, de recommencer… vous allez éliminez toutes les distractions et les détours. Et faire de bien meilleurs choix dans la rédaction.

2/ Ce que votre cible attend de cet article

(= Pourquoi est-ce qu’un internaute prendrait le temps de vous lire ?)

Regardons les choses en face.

On est tous très pris par le quotidien. Le métro-boulot-dodo et les urgences. Quand on est pas tout simplement en pilote automatique et qu’on se réfugie sur YouTube, Netflix ou (Insérer le nom du réseau social de votre choix).

Dans ces rares moments où on a un peu de temps à soi, où on remonte en surface pour aspirer une goulée d’air, et qu’on va chercher une information précise ou un moment de divertissement…

On se retrouve noyés sous l’information. (Bienvenue dans l’ère de l’infobésité.)

Expliquez-moi pourquoi un internaute irez-vous lire, vous ?

  • Quelle est la problématique concrète de l’internaute ?
  • Quelle information recherche-t-il ?
  • Quel problème veut-il résoudre ?
  • Quelle opportunité veut-ils exploiter ?
  • Comment cherche-t-il à se divertir ?

En quoi est-ce important pour lui ? Quel est son niveau de motivation à votre avis ?

Elevé ?

Suffisamment pour se mettre à lire un article de blog, plutôt que de se poser devant Netflix, Facebook, Whatsapp ou autre ?

Ou, si on est en B2B, “Suffisamment important pour un lire un article de blog, plutôt que d’avancer sur la montagne de travail en retard ?”

Encore une fois : ces deux informations sont la clé.

Votre article va être une fusion des deux réponses.

Elles vont dicter absolument toutes les décisions que vous allez prendre ensuite (toutes ces tactiques dont on parlait plus haut).

Parce qu’elles vont aussi dicter les challenges que vous allez devoir surmonter.

Vous voulez du nombre de vue (car vous êtes rémunéré au visiteur) ? Et votre cible, elle, veut être divertie ?

Comment allez-vous vous y prendre ? De quel niveau de divertissement parle-t-on ?

Quelles sont vos chances d’être vu par votre cible ? Quels moyens allez-vous employer ?

Avec qui allez-vous vous battre pour l’attention de votre cible ? Quelles sont vos chances ?

Comment pouvez-vous les améliorer ?

Vous voulez des adresses email de client potentiels ? Et votre cible, elle, recherche de l’information ?

A quelle problématique allez-vous répondre ? Pourquoi votre cible viendrait-elle chercher une réponse chez vous plutôt que sur la myriade de sites qui répondent déjà probablement à cette question ?

Qu’avez-vous à offrir de différent ? Une réponse plus complète ? Une réponse plus plaisante à lire ? Un angle d’attaque jamais utilisé jusqu’à maintenant ? Une réponse plus récente ? Vous estimez que vous êtes plus légitime ?

Mais est-ce que votre audience perçoit cette valeur ajoutée que vous avez sur les sites concurrents ? Comment ?

Si vous étiez vous-mêmes votre propre client, seriez-vous en mesure de percevoir cette valeur ajoutée ?

Et, le plus gros des challenges pour le blogueur moyen aujourd’hui….

De quelle manière exactement votre cible va-t-elle arriver jusqu’à cet article ?

Se rendre visible sur la toile est un casse-tête sans nom.

Comment allez-vous vous assurer que moi, lecteur, je tombe sur votre article ?

“Par Google ?”

Êtes-vous calé en référencement ? Quelles sont vos chances d’apparaître dans les résultats des moteurs de recherche ? Sur quels mots-clés que tapent les internautes ?

Combien d’internautes saisissent ce mot-clé dans Google chaque mois ? Quel est le niveau de concurrence ? Avez-vous vous suffisamment d’autorité et de backlinks pour avoir une chance d’apparaître ?

Prendre un sujet et se lancer en se disant qu’on va “faire de la qualité” n’est pas suffisant

Vous pouvez donner le meilleur de vous-même, mais…

Est-ce que cela fera pour autant un bon article s’il n’est jamais lu par personne, simplement parce qu’aucun internaute sur la toile n’a ce problème ou ce besoin ?

Est-ce un bon article s’il répond à un vrai besoin ou un vrai problème des internautes… mais que la manière dont vous l’avez écrit le rend inutilisable ?

(Exemple type : vous avez accouché d’une encyclopédie résumant tout ce que vous savez du sujet ou tout ce que vous aviez envie de dire. Et vos lecteurs abandonnent en cours de route parce que l’information dont ils ont besoin est noyée dans le tas ?)

Est-ce un bon article s’il répond à un vrai besoin et qu’il est parfaitement rédigé pour répondre à ce besoin avec le minimum de mots… mais qu’aucun internaute ne le lira jamais parce que vous n’avez trouvé aucun moyen de l’amener jusqu’à vos visiteurs ?

Un article de blog n’est jamais “mauvais” parce que son auteur “n’a pas le niveau” en rédaction

Un article de blog est mauvais quand il ne répond à aucun besoin. Qu’il est inutilisable. Ou que le lecteur auquel il est destiné n’a aucune chance de tomber dessus.

J’ai lu quantité d’articles qui étaient :

  • mal rédigés
  • bourrés de faute
  • écrits dans un langage familier
  • parsemés de juron
  • mal mis en page
  • dépourvus des trucs et gimmick du marketing moderne (pop up, “inscrivez-vous à la newsletter pour lire la suite” et consort)

et qui pour moi étaient malgré tout exceptionnels.

Parce qu’ils m’étaient utiles. Parce qu’ils répondaient exactement à mon besoin. Parce qu’ils étaient là au moment où j’en avais besoin.

Parce que l’auteur (consciemment ou non) avait compris ce dont j’avais besoin et y avait apporté une réponse.

A l’inverse, je tombe régulièrement, encore aujourd’hui, sur des articles qui respectent tous les trucs et astuces du webmarketing moderne (toutes ces petites manipulations que l’on recommande à tort et à travers sur la toile)… et que je ne peux qualifier que de mauvais.

  • Le titre ne tient pas sa promesse
  • L’article ne répond pas au besoin
  • Le contenu a autant de valeur nutritive qu’une soupe à l’eau

L’auteur a fait son article pour faire son article. Pour se débarrasser d’une corvée. Et ça se ressent immédiatement dès la première ligne du texte.

Ce sont pas les techniques d’écriture ou votre plume ou des manipulations de marketer qui vous éviteront un mauvais article.

Cela revient à mettre des pneus de compétition sur une Lada pour essayer de remporter un grand prix de formule 1.

Le pré-requis indispensable, encore une fois (dernière, promis) : c’est d’être clair sur vos propres objectifs et sur les attentes de votre cible.

Tout le reste, tactiques et techniques, pourra éventuellement augmenter vos chances… mais uniquement si vous avez ces bases.